Confinés – semaine du 04/05/2020

Samedi 09/05/2020

Décès covid19 par million habitants France

Ma dernière analyse graphique date de mardi 05/05/2020 et les quatre points de données produits depuis ne changent en rien la droite de régression de la phase 3 et confirment parfaitement ma précédente extrapolation qui montrait qu’il faut s’attendre à 440 (flèche rouge) décès par million d’habitants pour l’épidémie en France soit un total final inférieur à 30000 décès d’ici quelques semaines. Mes hypothèses de base du déconfinement sont que:

  • toutes les personnes se retrouvant en nombre dans des espaces intérieurs confinés (métros, magasins, bureaux) utilisent des masques
  • l’on teste aussi massivement que promis les populations sensibles (personnes âgées, quartiers à forte densité par pièce
  • l’on isole les personnes positives de leurs familles et de leurs entourages

Jeudi 07/05/2020

Décès covid19 sur huit pays et le monde entier (Our World in Data)

Le temps est en abscisse et le nombre total de décès par million habitants en ordonnées. On voit qu’on y lit moins bien l’évolution récente que dans mon système de coordonnées avec le nombre total de décès en abscisse et le nombre journalier de décès en ordonnées.

Aux racines de la crise sanitaire française 5|5

La colère le dispute à la stupéfaction, en cette dernière semaine du mois de mars. En pleine crise du Covid-19, alors que la France est confinée, les conseillers du premier ministre, Edouard Philippe, découvrent, consternés, que depuis plusieurs semaines, des millions de masques issus des réserves étatiques, dont une part non négligeable était sans doute utilisable, sont consciencieusement brûlés… Ces fameux masques dont la population a tant besoin, et dont les stocks ont fondu dans des proportions phénoménales au fil des ans depuis 2009. Matignon fait aussitôt stopper le processus de destruction, mais l’épisode offre un saisissant raccourci de ce « désarmement sanitaire » dont le pays paie lourdement le prix aujourd’hui, et dans lequel le pouvoir actuel, notre enquête l’atteste, porte une lourde part de responsabilité.

Agnès Buzyn concentre les critiques, y compris dans son propre camp. Ainsi, certains ne se privent pas de souligner qu’à peine nommée au ministère, en mai 2017, elle avait fait l’erreur de propulser au poste-clé de conseiller technique chargé de la sécurité sanitaire un inconnu inexpérimenté : Jacques-Olivier Dauberton, un jeune généraliste officiant à Saint-Rémy-en-Bouzemont (Marne), un village de 518 habitants. Pour lui qui n’avait aucune formation en matière de sécurité sanitaire, il s’agissait là d’une promotion inespérée. Et pour le ministère, d’une façon de flatter les médecins libéraux. Celui-ci a fini par quitter le cabinet d’Agnès Buzyn en octobre 2018, un an et demi après son arrivée. Dix-huit mois durant lesquels le pays a définitivement baissé la garde sur le plan sanitaire.

Enquête. Aux racines de la crise sanitaire française 5|5. Dans une série d’enquêtes, « Le Monde » revient sur la stratégie nationale en matière sanitaire depuis vingt ans. Retour sur les choix faits depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, et nos informations sur la gestion chaotique des stocks de masques.

L’ambitieux Salomon s’était rapproché dès le début de l’année 2016 d’Emmanuel Macron. Rapidement, il lui a fait part de ses préoccupations. Le 5 septembre 2016, M. Salomon se fend même d’une note alarmiste. Exhumée des « MacronLeaks », l’ex-conseiller de Marisol Touraine avertit que « la possibilité de survenue d’un événement naturel d’ampleur, avec un impact sur un grand nombre de personnes, des dommages matériels importants, un impact financier et d’image, et des capacités de réaction dépassées (…) doit être sérieusement envisagée et anticipée. La France n’est pas prête. Notre pays doit adapter ses organisations aux spécificités des crises majeures à venir ».

A cette date – et c’était encore le cas, neuf mois plus tard, au départ de Marisol Touraine du ministère –, les réserves étatiques abritent très précisément 714 millions de masques chirurgicaux. Parmi ceux-ci, 616 millions datant pour l’essentiel de 2005 et 2006, mais sans date de péremption, les 98 millions restants ayant été acquis entre 2014 et 2016. Or, en mars 2020, il n’en restera plus que 117 millions. En moins de trois ans, les stocks ont été divisés par six ! Que s’est-il passé ?

Cette question, ils sont nombreux à se la poser aujourd’hui – au point que des investigations internes ont été récemment demandées à la DGS. Parmi ceux qui s’interrogent, l’ex-premier ministre Manuel Valls : « Il y a un truc que vraiment je ne comprends pas, c’est pourquoi Salomon, qui était LE conseiller de Marisol Touraine sur ces questions et qui, semble-t-il, a alerté le candidat Macron en 2016, pourquoi quand il devient directeur général de la santé n’en tire-t-il pas les conséquences… Est-ce qu’il se préoccupe, ou pas, de savoir où on en est ? ».

L’ambitieux Salomon

« Moi, je sais ce que je laisse à mon départ, martèle, de son côté, Marisol Touraine, à propos du passage de témoin du printemps 2017. Je suis absolument certaine que l’appareil d’Etat a tous les chiffres. » L’ex-ministre PS de la santé ajoute, et c’est tout sauf neutre : « Le point de contact à mon cabinet était Jérôme Salomon. » « Il s’est passé quelque chose, insiste-t-elle encore. Quand et pourquoi 600 millions de masques ont-ils disparu ? Il y a des gens qui peuvent vous répondre, j’imagine que Mme Buzyn ne parle plus… » Exact. Agnès Buzyn nous a répondu, par SMS : « Je m’exprimerai à distance de la crise quand je pourrai y voir plus clair et accéder à des documents. Je pense cependant que la DGS dispose de tout. »

Santé publique France (SPF), la directrice, Geneviève Chêne, a consenti, par téléphone, à en dire (un peu) plus. « Je suis arrivée le 4 novembre 2019 », se dédouane-t-elle d’emblée. Lorsqu’on aborde le sujet ô combien sensible des quelque 600 millions de masques évanouis, elle finit par concéder : « Une partie a été détruite, entre 2017 et 2019. » Avant d’ajouter : « Le ministère et la DGS disposent de tous les éléments précis. » Décidément…

« J’imagine que Mme Buzyn ne parle plus… »

Son prédécesseur, François Bourdillon, est plus prolixe. Nommé en juin 2016 à la tête de SPF, il se rappelle avoir reçu, en avril 2017, un courrier du patron de la DGS de l’époque, Benoît Vallet. Celui-ci lui demandait de « lancer un programme de contrôle de la qualité et de l’efficacité des 616 millions de masques acquis en 2005-2006 ». Selon Libération du 27 avril, une entreprise belge, chargée de faire passer une batterie de tests à un échantillon de quelques milliers de modèles, aurait conclu à leur non-conformité. « Au second semestre 2018, raconte au Monde M. Bourdillon, j’écris à la DGS que la grande majorité, voire la totalité des masques sont périmés et non fonctionnels. Il devait en rester, d’opérationnels, une centaine de millions. A la limite de la péremption, je ne suis même pas sûr que ça devait dépasser 2019. » La quasi-totalité des 616 millions de masques chirurgicaux datant de 2005-2006 ont ainsi été mis au pilon. Voilà donc pourquoi, depuis fin mars, Véran évoque un stock de 117 malheureux millions : les 98 millions achetés entre 2014 et 2016, plus 19 millions ayant échappé à la destruction…

Selon l’ex-patron de SPF, la pénurie serait surtout la conséquence de la doctrine élaborée en 2011 et entérinée en 2013 confiant à l’Etat la gestion des masques chirurgicaux, destinés au citoyen lambda, et aux employeurs celle des FFP2, plus filtrants, réservés aux professionnels de santé. « Le fait que les masques chirurgicaux soient destinés à la population, et que le ministère de la santé n’était pas convaincu de leur utilité pour le grand public – on l’a vu en 2020 –, je pense que ça a dû jouer dans la prise de décision de ne pas reconstituer les stocks », se désole François Bourdillon. Autrement dit, entre la doctrine décrétée en haut lieu médical et l’absence de certitudes, côté exécutif, sur leur réelle efficacité, les masques ne sont plus, désormais, un enjeu de santé publique.

Nouvelle doctrine aux effets pernicieux, lenteur administrative, absence de décision politique… un cocktail délétère. M. Bourdillon regrette des « erreurs stratégiques ». Il se souvient ainsi avoir milité, en vain, pour les masques. Il dispose alors de 150 millions d’euros de budget annuel pour faire tourner une agence de 600 personnes ; impossible, dans ces conditions, d’engager sur sa simple initiative de telles dépenses : « C’est le politique qui décide, moi je n’ai pas les réserves pour acheter des stocks de masques. » Dommage, c’est exactement ce dont aurait eu besoin le pays, début 2020.

616 millions de masques chirurgicaux mis au pilon

(..) en 2018, faute de commandes, la dernière usine française de production de masques, basée à Plaintel (Côtes-d’Armor), a fermé ses portes… Amer, son patron, Roland Fangeat, dénonce « un gâchis sanitaire et industriel. Ça a été une catastrophe pour Plaintel. L’entreprise a agonisé, alors qu’on comptait encore 200 employés en 2017 ». Preuve de son impéritie, l’Etat presse désormais Fangeat de remettre ses ateliers en route ! « A l’époque, c’était 35 centimes le masque, et là, en Chine, ça coûte combien ? Je serais curieux de savoir à quel prix ils les ont payés, on verra les économies qu’on aurait pu faire », cingle l’entrepreneur. Combien ? Au moins trois fois plus cher, a priori…

Benoît Vallet, DGS d’octobre 2013 à janvier 2018, aimerait lui aussi avoir des réponses, même s’il a sa petite idée. « C’est moi qui avais lancé en 2017 l’expertise sur les masques, pour savoir si on pouvait compter dessus », rappelle-t-il, en écho à François Bourdillon (ex-responsable de la SPF). Mais il apporte une nuance fondamentale aux propos de son ancien subordonné. Selon M. Vallet, une part substantielle des 616 millions de masques datant de 2005-2006 aurait sans doute pu être mise en circulation. D’ailleurs, observe-t-il, ils ne portaient pas de date de péremption, contrairement aux 98 millions acquis ces dernières années – « à partir de 2010, les fabricants ont pris la précaution d’indiquer une date de péremption, souvent de cinq ans, mais il n’y a pas d’obligation réglementaire », explique-t-il. Mais Benoît Vallet insiste : « Ces masques peuvent être utilisés même quand ils sont anciens, ils conservent leurs propriétés. Je n’ai jamais vu le résultat de l’expertise rentrée en 2018 puisque j’avais quitté la DGS, mais je sais qu’elle ne pouvait pas vraiment donner d’avis. »

Un ballet aérien d’Antonov vers la Chine

Preuve selon lui que, pour une bonne partie, ces 616 millions de masques auraient été parfaitement utilisables, Benoît Vallet révèle que « ces derniers mois, certains masques pas encore détruits ont à nouveau été expertisés, afin de vérifier leur qualité de filtration et s’assurer qu’ils n’avaient pas été contaminés ». M. Vallet affirme ainsi que la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont été saisies dans l’urgence par le ministère de la santé afin d’évaluer la fiabilité des millions de masques épargnés par l’incinération.

« Les informations que j’ai eues, c’est que les tests sont revenus de façon favorable, ce qui va d’ailleurs permettre de les utiliser dans les prochaines semaines », confie M. Vallet, membre, depuis le 9 avril, de la Coordination pour la stratégie nationale du déconfinement. Son constat est limpide : « Ça remet en question l’idée que le stock de 616 millions était aussi dégradé que ça a pu être suggéré. D’ailleurs, je n’ai jamais entendu quelqu’un dire de manière formelle que ce stock était inutilisable. » Une source proche de l’exécutif assure toutefois, au Monde, qu’au moins une partie du stock initial était inopérante car rongée par l’humidité.

Arc-bouté sur sa marotte – l’Etat doit avoir un milliard de masques en réserve –, Benoît Vallet en vient à l’essentiel : « De toute façon, si ces masques devaient vraiment être remplacés, alors, si la doctrine reste celle du milliard, on devait, à titre de précaution, reconstituer les stocks stratégiques. » En clair, l’exécutif aurait triplement fauté : en détruisant des masques encore bons à l’emploi et, dans tous les cas, en omettant de renouveler mais aussi d’augmenter les stocks.

M. Vallet se souvient avoir demandé au Haut Conseil de la santé publique (HCSP), en novembre 2016, un avis sur les mesures à prendre en cas de pandémie grippale. Le HCSP rend son rapport en… mai 2019. A relire ce document, on mesure le temps perdu : « La constitution d’un stock devrait être considérée comme le paiement d’une assurance que l’on souhaite, malgré la dépense, ne jamais avoir besoin d’utiliser, elle ne saurait être assimilée à une dépense indue. » Conclusion : « En cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30 % de la population. » Vingt millions multipliés par 50 égalent le fameux milliard cher à Benoît Vallet.

Masques parfaitement utilisables

La réaction des autorités sanitaires à ces préconisations ?Un « bon de destruction » de 60 millions de masques, en décembre 2019 !D’autres destructions avaient eu lieu avant cette date. Et d’autres après, on le sait aujourd’hui. Pour compenser cette liquidation massive des stocks publics, on recense en contrepartie une simple commande de 100 millions de masques, passée courant 2 019, dont les deux tiers devaient être livrés en… 2020. Dérisoire.

C’est un fait : le sommet de l’Etat a découvert bien trop tard l’étendue des dégâts, sans doute peu et mal informé, que ce soit par SPF, la DGS ou le ministère de la santé. Dommage collatéral de cette débâcle sanitaire : une défiance généralisée.

« Bon de destruction »

Mercredi 06/05/2020

L’armée française n’écoute pas le gouvernement français
Onfray – Raoult et répétition de la grippe espagnole
Licenciements, 200 000 ou 2 millions?
Véran parle de Raoult
Et on fait pareil ..
Ordonnance Pénicaud
Les guignols de l’infox
Ils sont forts les chinois
Alertes de l’ambassadeur de France à Pékin

Mardi 05/05/2020

France, les trois phases

Patatras! Le nouveau point de données d’aujourd’hui (marqué d’un rond rouge) ne confirme pas mon analyse d’hier, que j’ai vérifiée et dans laquelle j’avais laissé échapper un point de données (marqué d’une flèche bleue). La conséquence est qu’il me faut maintenant faire démarrer la troisième phase beaucoup plus tôt et que sa pente descendante est maintenant bien plus faible avec un R2 (R2=0,7711) un chouia moins bon. La conséquence de la conséquence est que le bilan total de cette crise sanitaire en France sera sans doute inférieur à 440 (flèche rouge) décès par million d’habitants (au lieu de 400 avec mon analyse d’hier) soit un total final inférieur à 30000 décès (au lieu de 27000).

Le gouvernement refuse aux entreprises un dépistage généralisé du Covid-19

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a répété que cette pratique était interdite et qu’elle devait être réalisée par des professionnels formés. Veolia s’est engagé dans cette voie. Le Crédit mutuel a décidé de suspendre une opération identique qu’il s’apprêtait à lancer.

La ministre du travail l’a redit, lundi, sur Franceinfo. « Il est interdit de faire des campagnes généralisées de dépistage en entreprise », a déclaré Muriel Penicaud, expliquant qu’« à l’heure actuelle, seuls les tests virologiques RT-PCR sur prélèvement naso-pharyngés [étaient] fiables pour confirmer le diagnostic de Covid-19 ». Elle estime que « ces prélèvements sur prescription médicale sont douloureux, complexes logistiquement [équipements de protection, parcours des données du patient] et doivent être réalisés par des professionnels formés ». Elle conclut qu’« à ce stade, aucune organisation par les employeurs de prélèvements en vue d’un dépistage virologique ne saurait s’inscrire dans la stratégie nationale de dépistage ».

Le gouvernement refuse aux entreprises un dépistage généralisé du Covid-19

Italie

Italie trois phases

L’Italie a une distinction moins claire que la France entre phase 2 et phase 3. On peut dire cependant que la décroissance s’accélère progressivement. Le bilan final devrait être entre 500 et 600 décès par million d’habitants c’est à dire entre 30000 et 35000 décès

Lundi 04/05/2020

France les trois phases

Depuis sept jours la troisième et dernière phase est nettement apparue en France. On constate une belle décroissance presque linéaire (R2=0,8235 ce qui montre une faible variation autour de la droite). En extrapolant cette droite on pourrait s’attendre désormais à un bilan de décès totaux par million d’habitants inférieur à 400 (on se trouve en ce moment à 381) soit un total final inférieur à 27000 décès. Cependant, ce dernier chiffre peut éventuellement être modifié si le déconfinement produit de nouveaux « clusters » épidémiques qui n’existent pas aujourd’hui.

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