Les trois fabriques

de tabacs Bentchicou à Constantine

Ces extraits sont ceux d’un film 8mm qui a été pris en février/mars 1946 lors d’une visite du « chemin des touristes »

La municipalité de Constantine avait aménagé au 19e siècle un « chemin des touristes » dans les gorges du Rhumel pour permettre leur visite à un niveau relativement bas. Ces aménagements sont tombés en ruine vers la fin des années 1940 mais vers la fin de l’hiver 1945-1946 ils étaient encore tout à fait praticables par une femme enceinte car maman les visite en compagnie de Clémy, une amie, et d’Ahmed Belakhal, un cadre de l’entreprise Bentchikou (l’orthographe du nom varie à travers les années). Maman avait pris la caméra Kodak 8mm familiale qui a été opérée principalement par Ahmed car les deux femmes apparaissent ensemble dans la majorité des plans. Cet article explique l’histoire du bâtiment impressionnant qui y est en vedette sur la rive gauche du Rhumel, juste en amont de la passerelle Perrégaux.

Pour en savoir plus sur le Chemin des touristes, jetez un coup d’oeil à l’excellent site : Le chemin des touristes qui a édité cette carte d’après un plan d’Alphonse Marion

Ce bâtiment est le lieu où était fabriqué le tabac Bentchikou à l’époque. Mais cette fabrique n’est que la deuxième sur trois dans l’histoire de l’entreprise. La première fabrique était simplement installée dans un espace annexe de la propre maison de Salah Bentchikou, le créateur de la manufacture en 1865, non loin du palais des Beys au 9 rue des Frères Béraud. Son jeune frère, Saïd, né en 1850, a cogéré l’entreprise avec son frère aîné sans doute assez tôt. Les deux frères feront par la suite beaucoup de choses ensemble. Salah avait un penchant plus commerçant et vers 1890 se consacre au commerce du blé puis adhère à la Chambre de Commerce de Constantine en 1891 en laissant à Saïd la gestion complète de la manufacture. Le succès venant, ils continuent ensemble dans les affaires.

À la fin du XIXe siècle, ils achètent un terrain pour construire une nouvelle fabrique mais la mairie fait jouer son droit de préemption pour y faire construire la Médersa, le grand bâtiment d’enseignement musulman que l’on voit dans le film entre l’usine et la passerelle Perrégaux. Saïd entame une bataille juridique contre cette préemption avant de se résigner et de faire construire la fabrique sur le rebut du terrain que lui laissait le projet de Médersa. C’est pour cela que pour se créer de l’espace son architecte est descendu si profondément le long du rocher abrupt avec des piliers de fondation apparents. Une fondation sur bedrock est idéale si le rocher est sain. En général elle est invisible car il y a au dessus des couches de sédiments. Ici elle est apparente.

Lella Atika

Dans sa quarantaine avancée, grand-père Saïd n’arrivait toujours pas à avoir d’enfant survivant le bas-âge avec grand-mère Atika. Il prend alors une jeune deuxième épouse, Lella Fella, et au moment même où le terrain était disputé et les constructions démarrées, les deux épouses mettent au monde les premiers de huit enfants viables et qui survivront longtemps. Le petit dernier a été Papa en 1913 mais Saïd meurt deux ans après sa naissance.

Lella Fella
Lella Fella

Il y a pagaille dans la maisonnée. Grand-mère Atika, qui a eu au total sans doute une quinzaine d’accouchements dans sa vie mais qui n’a pas un grand instinct maternel délaisse son petit dernier à tel point que sa nourrice, Messaouda, l’enlève pour le mettre en sécurité dans son village. C’est sans doute dans cette période de sa petite enfance (à partir de la mort de son père) que papa se cassera l’index de la main droite et se brûlera le cuir chevelu en trébuchant sur un kanoun (braséro) sans recevoir de traitement médical. On n’enverra chercher Messaouda et papa qu’après un long délai (mois? ans?). Un descendant de Salah, Abdelkrim, reprend alors la direction de l’entreprise et la gérance des affaires de la famille laissée par Saïd jusqu’à sa propre mort.

Nanna Messaouda

À la mort d’Abdelkrim, l’aîné des fils de Saïd, Omar né en 1901, prend la direction de l’entreprise et la tutelle de la famille. Une procédure judiciaire est engagée mais les héritiers d’Abdelkrim sont déboutés et les héritiers de Saïd sont reconnus seuls propriétaires de l’entreprise de tabacs. Il y a un clivage agriculture / industrie entre les héritiers de Salah et ceux de Saïd.

En effet, les héritiers de Salah sont aussi les héritiers de la première épouse de Salah, Sacia née Koutchouk-Ali, qui est décédée sans enfant mais a légué ses biens considérables aux enfants de la deuxième épouse de son mari. Ces biens sont des terres agricoles autour de Constantine (plus de 280 ha aujourd’hui intégrés au périmètre urbain et appelés « quartier Bentchikou »).

Omar, Mus, Hacène et El Hamouchi en 1917

Omar a donc pris en main la direction de l’entreprise et des affaires familiales avec l’aide principalement de son demi-frère cadet Allel. Cette gestion est bonne et la troisième et dernière fabrique sera alors construite de l’autre côté des gorges du Rhumel, juste en face, au début des années 1950.

1953: Nouvelle fabrique en construction. Nadir, Madeleine, Nadia, Jaffar

La source principale de ces informations est Koudir Benchicou

Châtillon-Coligny honore Vincent

Une belle journée

Vendredi 30 septembre 2019, inauguration du Square Francis-Louis Closon par Madame Véronique Flauder-Claus, Maire de Châtillon-Coligny. Vincent est le nom de guerre de Francis-Louis Closon, nom utilisé par tous, petits et grands, pour le désigner

Madame Véronique Flauder-Claus, Maire de Châtillon-Coligny, inaugure le square Francis-Louis Closon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis-Louis_Closon

26 Août 1944

Vincent est au troisième rang à droite dans l’alignement de l’ouverture de l’Arc de Triomphe

Couverture: Le temps des passions

Le temps des passions

Dans Paris en liesse, le 26 août 1944, Francis Louis Closon descend les Champs-Élysées à quelques pas du général de Gaulle. Il deviendra commissaire de la République pour le Nord-Pas-de-Calais, avant de fonder l’INSEE (..)

Le temps des passions. De Jean Moulin à la Libération, 1943 – 1944 > Francis-Louis Closon

Help me

Voulez vous contribuer au projet en cours?

Les films r8 mm de Mus et Made et S8 de Jaffar et Françoise ont été numérisés et la série démarre en 1945. Pour certaines scènes anciennes j'ai des doutes sur certains lieux et certains personnages et même sur la date approximative. Je vais poster ci dessous de courts extraits de ces scènes avec mes questions ou mes doutes et je vais demander à mes lecteurs qui pensent pouvoir contribuer de me contacter par mail (jaffar arobase bentchikou point com), sms ou téléphone (zéro six 2806 3580).

Ces publications YouTube sont faites avec le minimum de travail de montage. Je pense pouvoir ultérieurement améliorer nettement certains aspects

Merci d'avance.

Jaffar

PS: ces vidéos ont des liens non-répertoriés pour les protéger. C'est une solution rapide et pratique mais moins sure que d'autres. Ne les rediffusez pas sans mon accord SVP.

Ponton et Annaba 1971-1974


Meschi, Moulard et plein de tennis 1945

Meschi, Moulard et plein de tennis 1946

https://youtu.be/pMwa5C5MYhg

Meschi Moulard et plein de tennis 1946


Meschi Moulard et plein de tennis 1947


Meschi Moulard et plein de tennis 1948


Meschi Moulard et plein de tennis 1949-1960



Avec les Mange et Nadia


1978 Entrainement à Badjarah (sans Nadir)


Entrainement à Badjarah 1978

Qui est l’entraineur, joueur classé je pense, en chemise rouge?


Mystère au Cap Hatteras

Ces clips se trouvent au milieu d’un montage fait par Tante Ginette dans une bobine qui en principe couvre principalement le séjour de Salima, Chafik et Skander à Ponton. Je pensais à première vision qu’il pouvait s’agir de Samuel ou de Skander. Mais maintenant je pense que ce clip provient sans doute d’un des voyages que Tante Ginette et Vincent ont effectué lorsque l’on était aux USA. Le clip de l’ULM à Ponton n’est pas dans l’ordre chronologique évidemment. La bobine démarre bien sur bébé Sam  à quelques mois avec son biberon dans un parc. Ce passage est visiblement une autre erreur de montage car il ne dure qu’une fraction de seconde que j’ai mis en ralenti au montage.


Scouts filles à Djebel Ouach

  • Années 1950s
  • Djebel Ouach
  • On reconnait Mahbouba et Mimi
  • Les animateurs sont M et Mme Djidjelli

Mariage de Said et Mimi

Surcouf le 6 juin 1947

Il y a beaucoup de monde. Aidez-moi à les nommer (la première contribution est de Fouzia). On voit:

Atika épouse Zehar mère de Mimi, Samira épouse Hmaida, Nefissa soeur de Atika, Maya, Malika, Aïssa Zehar, Hamou, Sid Amor, Larbi, Nabilla, Doudja mère de Nabilla, Rachid, Madjid, Mourad, Momo, Mus, Made, Jaffar,

Il manque encore beaucoup de noms …

Qui peut citer les paroles de la danse ?


1947 Louise


1947 Mariette et Parrain


1947 Lella Atika à 79 ans


1946 L’usine Bentchicou vue du chemin des touristes


1947 Finale de foot

  • Quelle finale? quelles équipes?

1947 Surcouf jeunes et vieux


1946 Le discours de Si Allel


1946 La plage avec Madjid


  • 1946 Tennis et aéromodélisme

  • Le petit rigolo mince et chauve serait Dédé Fioconi
  • Pas de commentaire svp sur l’accoutrement des enfants. Ces jeunes mamans jouaient à la poupée avec nous!

  • 1945 Hubert et Yvonne au 54

  • Jacques et Elizabeth, donnez-moi les noms et prénoms de ceux que vous reconnaissez

  • 1945 Made et Jaffar

    • Pourrait-ce être Mme Furt!
      • Pourquoi? parce que Mme Furt (quel est son prénom?) apparait avec ces même bijoux dans un film ultérieur avec son fils Jean-Claude, bébé de quelques mois ..
      • En tout cas ce maniérisme « glamour » et la mode de l’époque ont brouillé les pistes de ma mémoire
    • La date est 1945, à cause de l’ordre dans lequel Made a assemblé ses grosses bobines 8 mm

  • 1945 46 La plage avec xyz

    • Jaffar et Made. Paulo Meschi et Furt apparaissent vers la fin. Questions:
      • Quelle plage d’Alger?
      • Qui sont ces amis avec la petite fille?

  • 1946 Le RCC joue à Bône

    • J’ai maintenant la date exacte de ce film. La rencontre s’est jouée le 17/11/1946. Information provenant de l’archivage à la BNF de la Dépêche de Constantine.
    • dav
    • Dépêche de Constantine du 16/11/1946
    • Je reconnais Paulo Meschi, M et Mme Balensi, Furt, M et Mme Saingery. Le gars chahuté serait Jeanjean. La femme rigolote en jupe écossaise est Jacqueline Wolf-Balfet (merci Elizabeth). Quels sont les autres?

  • 030 Brut circa 1945 1946 (30+ minutes)

C’est long. La décomposition en éléments plus courts arrive.
https://youtu.be/1n9OeUFAmTY


Nous sommes uniques et fiers de l’être

Papa, qui sommes-nous?

Cette question Chafik me l’a posée vers ses quinze ans. Il devait porter un corset pour corriger sa cyphose que n’avions pas vu démarrer et qui, déjà tardive pour être proprement corrigée, nous préoccupait immensément, Françoise et moi. A moins que ce soit plus tard? Ou plus tôt? Je ne sais plus. Ah que c’est dur d’écrire de mémoire lorsque la mémoire fuit. Qui plus est un ouvrage de mémoire!

Mais la mémoire et l’identité sont devenues un terrain de combat en ce début de XXIe siècle. Les égolos essayent de nous les voler. Ils essayent d’infiltrer nos esprits pour imposer leurs égos et leur vision du monde centrée sur leurs égos. Un monde du début du XXe où les british cherchaient à amasser des territoires coloniaux dans des buts bassement commerciaux et d’exploitation à leurs profits de ces richesses lointaines tandis que les français eux avaient des buts bien plus nobles de faire cadeau à ces peuplades sauvages et primitives de la civilisation, La Civilisation, la seule, la grande, la civilisation des Droits de l’Homme, la civilisation française.

Les français, mes ancêtres, ont mis trois ans pour corriger l’affront d’un coup d’éventail et débarquer à Alger, puis une fois sur place ont été tellement touchés par la pauvreté intellectuelle et matérielle des indigènes, mes ancêtres, qu’ils se sont immédiatement donnés une mission civilisatrice qui n’a fait que s’étendre. L’Algérie d’abord, puis le Levant, puis le Soudan. Quelle prodigieuse générosité! Grâce à elle, j’existe. Sans elle, mes arrières-grands-parents italiens, tout juste mariés à Trapani, n’auraient pas décidé de faire leur voyage de noces à Constantine puis d’y rester pour y produire de belles bottes pour de beaux officiers. Sans elle, mon arrière-grand-père français n’aurait pas décidé d’accepter/demander une mutation de professeur de gymnastique de Toulouse vers Constantine. Sans elle, mon père ne se serait pas lié d’amitié avec un de ses surveillants de lycée un peu plus âgé et n’aurait pas épousé la nièce de celui-ci. Sans elle, je n’existerais pas et donc vous ne seriez pas mon lecteur.

Chafik a eu une adolescence plus tourmentée que Salima ou Skander. Je ne l’ai pas vu grandir. J’étais là à tous moments mais ma mémoire n’imprimait pas, préoccupée par mes responsabilités et mon effort de compréhension et d’adoption à un environnement toujours plus ou moins étranger, toujours plus ou moins hostile. Enfant, Chafik, avec sa belle chevelure blonde bouclée, m’avait donné l’occasion de faire de splendides photos. Un jour, il est tombé entre le quai et l’arrière de notre petit bateau et j’ai immédiatement et instinctivement plongé pour l’attraper par ses cheveux blonds et bouclés dans sa phase encore descendante. Un jour, dans les arbres du jardin de notre immeuble, il prend une balançoire sur le front et se fait la même petite cicatrice au front que je porte. La mienne je la porte aussi depuis mon enfance, ayant descendu à toute allure les escaliers en marbre blanc de notre villa en terrasses rose brique et ayant glissé sur le pipi de notre chienne de garde, Richa.

J’étais fier de mes photos et de ma famille. Dans le premier bureau que j’ai occupé à la Banque, j’avais placé une photo de Salima et Chafik courant nus sur la plage de Séraïdi, un peu avant la naissance de Skander. C’était un dimanche de vacances d’hiver et nous étions partis nous promener dans la forêt puis nous avons pris la longue descente vers la plage. C’était l’hiver mais le soleil était chaud et bon. Les enfants voulaient se baigner et comme nous étions seul sur cette plage déserte et isolée, nous les avons laissés aller dans l’eau tous nus. Retour au bureau. Les enfants couraient nus mais la photo était décente car prise de profil et avec la bonne jambe en avant. Une collègue française m’a un jour informé l’air plutôt gêné que le sens de la décence aux États-Unis était plutôt différent du mien et qu’il valait mieux retirer la photo.