50 ans en or

Régis et Marie-France ont célébré leur cinquantième anniversaire de mariage avec leurs amis. Françoise et moi avions l’honneur d’être leurs plus anciens amis. Cela a été festif, joyeux et mémorable.

J’ai fait peu de photos et films car j’ai eu un petit problème technique avec ma caméra et je n’ai pas pu récupérer le métrage perdu qui, bien sûr, était le meilleur ..

Voici ce qui me reste, commençant par la toute dernière version du montage.

Un repas en or

(version 7)

Une version antérieure: https://youtu.be/oeiKB9k3bVk

Je donne aussi ci-dessous quelques fichiers bruts téléchargeables:


Premiers pas d’un urbaniste

Chabour, mon chef de bureau et chef de parc, m’annonce avec son grand sourire jovial l’arrivée des nouveaux coopérants qui avaient été annoncés. C’est une bonne nouvelle car nous sommes débordés de partout avec bien plus de crédits d’investissement en infrastructure et constructions que nous pouvons dépenser et bien plus de projets que nous pouvons réaliser dans  une énorme région administrative qui s’étend de la petite Kabylie au Nord au sahel au Sud en passant par les hauts-plateaux au centre.

Ils entrent et nous faisons connaissance. Le courant passe bien jusqu’à ce que Régis, car c’est bien de lui qu’il s’agit, me parle d’urbanisme, discipline qu’il a choisi d’approfondir en dernière année d’études. Mmmm !  Je lui explique que ce n’est pas ma priorité du moment car le technicien chef de mon service d’urbanisme semble bien gérer le quotidien de son service alors que le Ministre en me nommant quelques mois auparavant m’avait spécifiquement désigné comme urgence la réparation des ponts cassés par les intempéries de l’année d’avant.

  • Je vous propose de diriger mon service Routes, Monsieur Monge.
  • Mange, pas Monge
  • Pardon

Je ne suis dans ce poste, mon tout premier, que depuis moins d’un an, moi aussi juste frais émoulu d’études parisiennes. Le pont cassé le plus urgent à rétablir est situé dans la subdivision de Bejaïa (Bougie) où mon prédécesseur avait affecté Joël Vourc’h,  un coopérant arrivé juste avant moi. Ce pont est situé à l’embouchure de l’Oued Agrioun sur l’une des deux seules routes à desservir Djijel (Djijelli), une petite ville côtière du département voisin. Les fondations du pont avaient été emportées par une de ces crues subites qui caractérisent le climat de la région. On sait qu’elles se produiront chaque année mais on ne sait pas d’avance où et la lame d’eau exceptionnelle produit alors un affouillement profond qui, mal compris à l’époque, n’avait pas été pris en compte à la construction du pont.

L’hiver arrive.

Le ministère nous a affecté des éléments de pont démontable Callender-Hamilton qu’il gardait en réserve pour des cas semblables mais il fallait construire de nouveaux appuis et de nouvelles fondations. Nous avions auparavant vainement essayé de faire venir la seule entreprise installée dans la région qui pouvait construire rapidement ces fondations. J’avais accepté la proposition de Vourc’h de construire ces appuis en régie en utilisant les moyens du bord, c’est-à-dire une méthode archaïque à haute intensité de bricolage et de main d’œuvre. Sur la base de vieux manuels, on construisait un batardeau en palplanches de bois taillées en pointe et on les enfonçait avec des masses maniées par de gros bras. Boulot difficile et ingrat dans ce tout-venant alluvial. Il fallait en même temps faire descendre le niveau d’eau à l’intérieur du batardeau avec des pompes. La Protection Civile mettait à notre disposition ses pompes mais elles ne tournaient pas à plein régime pour ne pas les abimer et parce qu’il n’y avait pas urgence pour eux.

Le chantier se situe  à environ une heure de Sétif et demain Régis et moi avons prévu d’aller sur le chantier. La météo n’est pas trop bonne, il fait froid et la neige peut  arriver à tout moment. Sétif, capitale des  hauts-plateaux est à 1100 m d’altitude et notre parc à matériel comporte huit chasse-neiges, pour l’essentiel des camions 4×4 équipés d’une étrave de déneigement. Je demande à Chabour si notre parc était prêt pour la première neige de la saison et il me répond de son « oui m’sieur l’en’chef » habituel et souriant. Pour une raison que j’ai aujourd’hui oubliée, aucune voiture de service n’était disponible pour cette visite de chantier et donc nous partons Régis et moi avec ma voiture personnelle, une Renault R8 rouge. La route entre Sétif et le pont cassé est splendide, franchissant un petit col quelconque et inintéressant, en tout cas à l’aller, et passant à travers les splendides gorges de Kherrata.

Nous passons la journée sur le chantier et prenons la route du retour vers la fin de l’après-midi. Bien sûr, vous l’avez sans doute déjà deviné, la neige démarre dès que nous quittons la zone côtière. Aux abords du col, elle devient rapidement lourde et dense et pas loin du point haut, nous devons nous avouer vaincus, la R8 ne pouvant plus avancer. Nous avons nos parkas bien chauds et je raconte à Régis ma conversation de la veille avec Chabour. Je suis persuadé que sa meilleure équipe de chasse-neige est  déjà en route pour nous dégager. Nous patientons dans la voiture en mettant le moteur quelques minutes de temps en temps si on avait trop froid. Les fellahs des mechtas voisines agitent des lanternes pour nous inviter à venir nous réfugier chez eux, ce que firent sans doute les occupants des quelques rares autres véhicules que nous avons remarqué bloqués loin devant ou loin derrière nous. Mais pas question pour nous de le faire car le chasse-neige va arriver d’un instant à un autre, n’est-ce-pas ?

Eh bien, nous avons attendu ainsi toute la nuit.

Un peu après le lever du jour le chasse-neige est apparu en haut du col venant de Sétif et a continué à dégager la route et les véhicules bloqués jusqu’à nous. L’équipe faisait du bon travail.

À l’arrivée au bureau je pose bien sûr la question à Chabour. Il me répond que les instructions de mon prédécesseur étaient de ne jamais faire sortir les chasse-neige de nuit car ils avaient trop tendance à s’enliser dans les fossés qu’ils percevaient mal dans la tourmente. Explication bien valable. Mais les instructions changent immédiatement. On équipe désormais tous les chasse-neige d’antibrouillards puissants et on met en place un système d’intervention de nuit, si nécessaire.

Bon, maintenant que je vous ai raconté cette anecdote, je ne peux m’empêcher d’enchainer sur l’histoire du mur de soutènement de Bordj Mira qui se situe sur la même route Sétif-Kherrata et qui avait aussi été emporté par une crue. Régis conçoit le mur à reconstruire et surveille les travaux à l’entreprise. Un jour il vient m’avertir que l’entrepreneur avait coulé tout le radier sur les 400 m du mur mais avait fait une énorme erreur de lecture des plans et oublié un fer d’ancrage sur deux. Ces fers sont essentiels à la stabilité de la partie verticale du mur qui reste à construire. Démolir et reconstruire à ses frais serait une catastrophe financière pour ce petit entrepreneur local. Régis me propose d’essayer de percer le radier et de coller les fers manquants sur une plus courte distance d’ancrage mais avec de la résine époxy pour compenser la plus faible distance d’ancrage. Je n’avais alors que vaguement entendu parler de ces nouvelles techniques mais nous décidons d’appliquer cette solution expérimentale. La bonne résine n’était pas disponible en Algérie. Cela n’allait pas l’arrêter. Il part en vacances en France et rapporte alors dans ses bagages personnels la quantité de résine nécessaire. A ma connaissance, le mur de soutènement de Bordj Mira est resté debout jusqu’à la modernisation récente de la section.

Jaffar



C’est Jaffar

Pour votre anniversaire, Régis et Marie-France, je fais ce montage. Nous avons beaucoup de bons souvenirs communs mais, hélas, moins de films.

Rien sur la période Sétifienne

On démarre à El Kala où nous avons passé l’été 1973 dans l’ancienne maison cantonnière réaménagée en cabanon de vacances. Quelle vue et quel espace!

Il y a trop de sable et des fourchettes qui trainent

La maison vue de l’eau

C’est au tour de Régis, mais il ne sera pas filmé sur l’eau

Ah ! La pêche avec le Maltais! Il connaissait la localisation d’une épave de guerre qui était très poissonneuse mais le moteur fatigué de son pointu ne lui permettait pas d’aller si loin tout seul. Nous étions pour lui un bon binôme car, contrairement aux autres pécheurs locaux, nous avions peu de chance de pouvoir retrouver seuls l’épave (c’était bien sûr avant le gps). Donc nous partons en pleine nuit et le suivons pour arriver au lever du jour aux environs de l’épave. Il prend alors ses repères et deux ou trois fois descend une palangrotte sans succès. La séquence que l’on voit est celle de son dernier essai où il remonte trois gros dentis sur les trois hameçons de la ligne. Malheureusement ma caméra a un problème technique au moment même où les poissons apparaissent  et ne marchera plus de la journée

Nous sortons alors nos cannes et nos moulinets mais nous avons de la difficulté à faire du surplace face aux vagues alors que le Maltais y arrive facilement à la rame et remonte 2 à 3 poissons à la fois avec ses deux palangrottes.

Finalement nous ne serons pas bredouilles car nous remontons un énorme congre bien visqueux qui se débattra pendant une éternité en faisant quelques dégâts dans le cockpit

Aux Falaises aussi on avait une vue splendide mais je n’ai filmé de notre séjour de 1976 que ce passage de Régis au barbecue

La visite du parc des Babords restera mémorable grâce à ce pont au platelage abimé qui nous a fait hésiter à le franchir. Mais on y est allé malgré les vautours qui n’attendaient qu’une fausse manœuvre de notre part.

De notre grande aventure en motorhome dans le nord-est des États-Unis et du Canada, je n’ai malheureusement filmé que cette balade en canoë en Nouvelle Écosse